La fin d’une technologie fiable mais dépassée
Le RTC (Réseau Téléphonique Commuté), ou en anglais, désigne le système téléphonique analogique traditionnel fonctionnant sur des lignes en cuivre. Il a alimenté pendant des décennies les appels vocaux, les télécopieurs et les modems. Reconnu pour sa fiabilité, le RTC a été un pilier des communications pendant des générations. Mais avec l’évolution des technologies, cette infrastructure vieillissante ne répond plus aux exigences actuelles.
Les principaux opérateurs télécom ont cessé d’investir dans les infrastructures RTC, et beaucoup retirent activement leurs lignes en cuivre. En conséquence, les entreprises qui utilisent encore ces services analogiques sont confrontées à des coûts de maintenance croissants, à un support limité et à une pression accrue pour passer à des alternatives modernes, basées sur IP.
À mesure que les organisations préparent leur transition, de nombreuses questions se posent. Voici les réponses aux interrogations les plus fréquentes concernant le remplacement des lignes analogiques.
Quelles questions les organisations se posent-elles à propos de la migration du RTC ?
Qu’elles soient publiques ou privées, de nombreuses organisations ont déjà commencé à remplacer leurs lignes RTC, que ce soit en interne ou en externalisant la transition à un prestataire. Quelle que soit la méthode choisie, plusieurs questions reviennent régulièrement au fil du projet. Nous avons rassemblé une liste de questions fréquemment posées concernant la migration des lignes analogiques.
1. Pourquoi les entreprises abandonnent-elles la téléphonie analogique (RTC) ?
Des facteurs techniques, économiques et stratégiques poussent les entreprises à remplacer la téléphonie traditionnelle (basée sur le cuivre) par des solutions VoIP et cloud.
- Fin du support RTC
Les opérateurs historiques ferment progressivement le réseau téléphonique commuté (RTC), rendant la maintenance complexe et coûteuse. Les équipements et pièces détachées ne sont plus fabriqués.
- Réduction des coûts
Les solutions comme le VoIP et la téléphonie IP utilisent l’infrastructure internet existante, permettant des économies importantes, notamment sur les appels longue distance et internationaux.
- Flexibilité et évolutivité
La téléphonie IP s’adapte facilement à l’évolution de l’entreprise (ajout de lignes, nouveaux sites, télétravail) et s’intègre avec les outils collaboratifs (messagerie, visioconférence, CRM…).
- Fonctionnalités plus avancées
Les alternatives au RTC offrent des services avancés comme la messagerie vocale par e-mail, l’enregistrement des appels ou les files d’attente intelligentes, améliorant la productivité et l’expérience client.
- Mobilité et télétravail
Les collaborateurs peuvent accéder à leur ligne professionnelle depuis un smartphone, un PC ou un softphone, partout et à tout moment.
- Conformité et sécurité
Les solutions actuelles garantissent une meilleure gestion des données, des communications chiffrées et le respect des réglementations en vigueur (comme le RGPD).
- Modernisation de l’infrastructure IT
La migration vers la téléphonie IP accompagne les projets de transformation digitale et de migration cloud, tout en simplifiant l’architecture réseau (convergence voix/data).
2. Quand les fournisseurs prévoient-ils d’interrompre ces services ?
Les opérateurs ont déjà commencé à supprimer progressivement les lignes RTC. En Europe, leur arrêt complet est prévu d’ici 2030, et aux États-Unis d’ici 2027.
3. Mon infrastructure est-elle prête à migrer vers une nouvelle solution ?
Pour répondre à cette question, il faut effectuer un audit afin d’évaluer la bande passante, les équipements réseau et les systèmes de sécurité. Cette analyse peut être réalisée en interne ou confiée à un prestataire spécialisé.
4. Quelles mises à niveau de l’infrastructure sont nécessaires pour prendre en charge la VoIP ou les solutions UCaaS ?
Si vous optez pour la VoIP ou les solutions UCaaS, sachez qu’elles ne nécessitent généralement pas de transformations majeures de l’infrastructure, mais elles exigent une connectivité optimisée, sécurisée et fiable. Un petit investissement initial ciblé garantit une qualité de service durable et une bonne satisfaction utilisateur.
Nous avons regroupé dans une checklist les mises à niveau recommandées.
Domaine à mettre à niveau | Action typique |
Bande passante Internet | Augmenter et optimiser la bande passante |
Équipement réseau | Moderniser les routeurs/switches avec QoS et PoE |
Sécurité | Configurer pare-feux, SBC et chiffrement |
Équipements utilisateurs | Déployer casques, webcams, softphones |
Identité et accès | Intégrer avec AD ou SSO |
Préparation au cloud | Optimiser les chemins réseau vers le fournisseur UCaaS |
5. Comment la qualité d’appel en VoIP se compare-t-elle aux systèmes traditionnels en usage réel ?
Les organisations qui souhaitent remplacer leur téléphonie traditionnelle par la VoIP se demandent comment la qualité d’appel est affectée. Elles veulent la comparer à celle des systèmes traditionnels en usage réel.
La qualité des appels VoIP peut dépasser celle de la téléphonie reposante sur les réseaux en cuivre. Cela est dû à ces atouts de la VoIP :
- Plage de fréquences étendue (50–7000 Hz et plus) contre 300–3400 Hz en PSTN, pour une clarté et des détails vocaux supérieurs.
- Sur connexion stable, les appels sont limpides et sans latence.
- En bureau, une bonne QoS et une bande passante suffisante permettent à la VoIP de surpasser les systèmes analogiques.
- Le VoIp incorpore fonctionnalités telles que la suppression du bruit et l’annulation d’écho.
Quels sont les principaux indicateurs de qualité pour le VoIp ?
Indicateur | Valeur recommandée |
Latence | < 150 ms |
Gigue (jitter) | < 30 ms |
Perte de paquets | < 1 % |
MOS (Mean Opinion Score) | > 4,0 (sur 5) pour une qualité élevée |
6. Quelles sont les failles techniques à éviter lors de la migration ?
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7. Quelle est la meilleure alternative au RTC ?
Tout dépend de vos besoins spécifiques et de l’infrastructure existante. Pour les systèmes critiques nécessitant une disponibilité 24/7 et une conformité réglementaire, la solution POTS-in-a-box est idéale. Elle émule les lignes analogiques tout en utilisant la fibre ou la 4G/LTE, sans nécessiter de refonte complète de votre système. Elle convient parfaitement aux alarmes incendie, aux ascenseurs, aux systèmes de sécurité ou encore aux terminaux de paiement.
Pour les communications professionnelles générales, les solutions VoIP ou UCaaS offrent des alternatives évolutives et économiques. La VoIP permet les appels via Internet avec des fonctions comme le transfert d’appel, la messagerie vocale par email, ou les serveurs vocaux interactifs, sans investissement matériel important. L’UCaaS va plus loin en intégrant appels, visioconférences, messagerie et partage de fichiers sur une même plateforme cloud, idéale pour les équipes hybrides ou à distance.
D’autres options existent, comme les solutions cellulaires pour les sites isolés (chantiers, zones rurales), les communications IoT pour l’automatisation industrielle, ou encore le SIP Trunking pour les environnements téléphoniques complexes.
8. Les alternatives au RTC dépendent d’une connexion Internet. Quel est le plan B en cas de panne ?
Les solutions modernes intègrent des mécanismes de secours. Les équipements comme POTS-in-a-box disposent d’une batterie de secours permettant un fonctionnement autonome en cas de coupure de courant. Ils sont souvent équipés de modules cellulaires (4G/5G/LTE) qui prennent automatiquement le relais si la connexion Internet principale échoue. Ces modules sont optimisés pour consommer peu d’énergie et garantir la continuité des services essentiels jusqu’au rétablissement du courant ou du réseau.
Pour les utilisateurs de VoIP ou UCaaS, les plans de secours incluent souvent une deuxième connexion Internet (filaire ou cellulaire), des onduleurs, et un routage d’appels dans le cloud vers des téléphones mobiles ou d’autres sites.
9. Comment assurer une connection Internet fiable et une bande passante suffisante pour la VoIP ?
Les sociétés qui souhaitent remplacer leur téléphonie traditionnelle par la VoIp doivent suivre une procédure (illustrée dans le tableau ci-dessous) pour assurer une connection fiable, ainsi qu’une bande passante suffisante.
Titre | Détails |
Calculer les besoins en bande passante | – Formule : Bande passante requise (kbps) = appels simultanés × bande passante du codec- Codec G.711 : 80–100 kbps par appel- Exemple : 50 × 100 kbps = 5 Mbps (montant et descendant)- Marge : ajouter 25–30 % pour signalisation, tampons anti-gigue et trafic non-VoIP |
Prioriser le trafic VoIP avec la QoS | – Pourquoi : le trafic vocal est sensible au délai et à la gigue- Comment : • Configurer QoS sur routeurs/switches pour donner la plus haute priorité à la VoIP • Prioriser les protocoles SIP, RTP et les plages de ports VoIP • Segmenter la VoIP dans un VLAN dédié pour isoler le trafic |
Choisir une connexion Internet de qualité pro | – Critères : • Fibre ou liaison dédiée avec débits symétriques • SLA (accord de niveau de service) garantissant disponibilité et latence • Fournisseurs à faible latence et bon peering avec votre hébergeur UCaaS/VoIP |
Mettre en place la redondance et le basculement | – Stratégies : • Utiliser deux connexions ISP avec basculement automatique pour éviter les interruptions • Envisager le SD-WAN pour répartir intelligemment le trafic sur plusieurs liaisons et garantir la continuité |
Surveiller en continu les performances réseau | – Indicateurs : • Latence < 150 ms • Gigue < 30 ms • Perte de paquets < 1 % • MOS (Mean Opinion Score) > 4,0 idéal- Actions : mettre en place des alertes et des tableaux de bord de performance |
Stabiliser le réseau interne | – Bonnes pratiques : • Privilégier l’Ethernet Gigabit plutôt que le Wi-Fi pour les téléphones VoIP et softphones • Upgrader switches/routeurs pour supporter : QoS, PoE (Power over Ethernet) pour alimenter les postes IP • Ajuster les réglages SIP ALG (activer ou désactiver selon le besoin) |
Limiter le trafic concurrent | – Mesures : • Appliquer du traffic shaping ou des quotas de bande passante aux applications non critiques (téléchargements de fichiers, streaming vidéo) • Planifier les sauvegardes et mises à jour volumineuses en dehors des heures de bureau |
Tester avant le déploiement | – Procédures : • Réaliser un audit de préparation VoIP avec des outils de simulation pour stress-tester le réseau • Effectuer des captures de paquets pendant les heures de pointe pour identifier les goulots d’étranglement potentiels |
10. Quel est le ROI du remplacement des lignes RTC ?
Le ROI lié à la migration vers la téléphonie IP ou cloud est à la fois financier (réduction des coûts) et opérationnel (flexibilité, qualité de service, satisfaction client).
- Réduction des coûts de communication
- Économies de 30 % à 60 % sur les coûts d’appels, notamment pour les appels internationaux ou inter-sites.
- Suppression des multiples abonnements (lignes RTC, lignes fixes dédiées, etc.).
- Baisse des dépenses d’infrastructure
- Plus de coûts de maintenance des systèmes cuivre hérités (PBX physiques, câblage dédié).
- Equipement simplifié : une seule connexion Internet suffit pour transporter la voix.
- Allégement de la charge du support informatique
- Les solutions cloud sont souvent gérées par le fournisseur, réduisant la charge interne.
- Moins de tickets d’assistance liés aux pannes de ligne ou de combiné.
- Augmentation de la productivité
- Fonctionnalités comme le boîte vocale vers e-mail, la gestion de présence et les files d’attente intelligentes optimisent le traitement des appels.
- Intégration avec les outils métier (CRM, ERP) pour accroître l’efficacité des équipes commerciales et support.
- Amélioration de l’expérience client
- Meilleur routage des appels, moins de temps perdu et disponibilité accrue des conseillers.
- Les analyses d’appels permettent d’optimiser les temps de réponse et l’allocation des ressources.
- Capacité à être mis à l’échelle sans coûts majeurs
- Déploiement rapide de nouveaux sites ou collaborateurs distants sans investissements lourds en infrastructure.
- Ajustement simplifié des licences en fonction de l’activité.
- ROI atteint en 12 à 24 mois
- Dans la plupart des cas, les économies dégagées couvrent les frais de déploiement en moins de deux ans.
- Le retour sur investissement est encore plus rapide lorsqu’il s’inscrit dans une démarche globale de transformation numérique.
Le tableau ci-dessous vous montre un exemple de calcul du ROI financier du remplacement des lignes analogiques par le cloud.
Poste de coût | (RTC) | Après (Cloud) |
Maintenance matériel | 25 000 $/an | 0 $ |
Frais télécom | 60 000 $/an | 35 000 $/an |
Temps admin IT (ETP) | 15 000 $/an | 5 000 $/an |
Licences | 0 $ | 20 000 $/an |
Économies annuelles : (25k + 60k + 15k) – (0 + 35k + 5k + 20k) = 40 000 $/an
11. Comment les outils de communication actuels facilitent-ils mieux le travail à distance ou hybride que les anciens systèmes ?
Les plateformes de communication modernes sont conçues pour l’agilité. Elles permettent aux équipes distribuées de rester connectées, productives et en sécurité, quel que soit leur lieu de travail.
- Accès depuis n’importe où, sur n’importe quel appareil
- Les plateformes modernes (comme Microsoft Teams, Zoom, RingCentral, etc.) sont nativement dans le cloud, permettant aux utilisateurs de se connecter depuis un ordinateur portable, un smartphone ou une tablette, que ce soit à domicile, au bureau ou en déplacement.
- Les systèmes traditionnels (comme les PBX sur site) contraignent souvent les utilisateurs à rester liés à des téléphones fixes ou à utiliser un VPN, ce qui rend la mobilité difficile.
- Fonctionnalités de communication unifiée
- Ces outils regroupent la voix, la vidéo, la messagerie, le partage de fichiers et la présence dans une interface unique.
- Les employés n’ont plus besoin de multiples outils pour passer des appels, organiser des réunions et collaborer, tout est centralisé et synchronisé en temps réel.
- Collaboration fluide entre les équipes
- Le partage d’écran intégré, la coédition de documents, les tableaux blancs virtuels et les fils de discussion permettent une collaboration en temps réel, même avec des équipes réparties dans le monde entier.
- Les systèmes traditionnels manquent généralement de ces capacités ou nécessitent des modules complémentaires coûteux et déconnectés.
- Meilleure disponibilité et flexibilité
- Les employés peuvent passer des appels professionnels depuis n’importe quel endroit et sur n’importe quel appareil, grâce aux softphones ou aux applications mobiles.
- Le transfert d’appels, les standards automatiques et la messagerie vocale par e-mail garantissent la continuité des communications, même sans être physiquement à son bureau.
- Meilleure gestion et analyses plus précises
- Les administrateurs peuvent surveiller l’utilisation, la qualité et la sécurité de manière centralisée, déployer des mises à jour à distance et assister facilement les utilisateurs.
- Les systèmes traditionnels nécessitent une maintenance physique et offrent une visibilité limitée sur le comportement des utilisateurs et la qualité des appels.
- Adaptation rentable
- Ajouter des utilisateurs ou activer de nouveaux sites ne nécessite pas d’installation physique, une licence et une connexion Internet suffisent.
- C’est idéal pour les entreprises ayant un effectif fluctuant, des bureaux satellites ou des politiques de travail hybride.
- Sécurité et conformité renforcées
- Les plateformes modernes offrent un chiffrement de bout en bout, une authentification des utilisateurs et des outils de conformité (par exemple : RGPD, HIPAA).
- Les systèmes traditionnels manquent souvent de flexibilité pour répondre aux exigences de sécurité et de conformité qui évoluent dans un contexte de travail à distance.
12. Quels critères pour choisir un prestataire pour gérer la migration du RTC ?
Vous avez décidé d’externaliser votre migration du RTC à une équipe de professionnels. Mais comment choisir le bon prestataire ? Bien que la réponse puisse varier, tout prestataire doit répondre à certains critères généraux pour gérer la transition efficacement :
- Expertise dans les technologies alternatives (VoIP, LTE, fibre, POTS-over-IP), avec la capacité à gérer des cas spécifiques.
- Capacité à effectuer un inventaire précis des lignes RTC actives et à identifier les usages critiques.
- Une approche personnalisée, avec un accompagnement dans le choix de la solution la plus adaptée.
- Une capacité de déploiement multi-sites, à l’échelle nationale ou internationale.
- Un engagement fort sur la sécurité et la résilience des solutions proposées.
- Un support de qualité et des services managés assurant un bon fonctionnement dans la durée.
Conclusion
Il est compréhensible que les organisations abordent la transition hors RTC avec prudence. Après des décennies de service fiable, toute modification d’infrastructure critique nécessite une réflexion approfondie. Cela dit, les bénéfices en matière de coûts et de performance dépassent largement les inconvénients liés au maintien du RTC. À mesure que les lignes en cuivre disparaissent, cette migration devient inévitable. En la planifiant en amont, vous préparez votre organisation à un avenir plus fiable et plus rentable. Vous éviterez également de réaliser ces 11 erreurs courantes.