En France, on compte en moyenne 8 équipements par utilisateurs.
1. Dès lors, le premier geste à avoir est de s’équiper responsable en :
- Allongeant la durée de vie des équipements.
Selon l’ADEME, passer de 2 à 4 ans d’usage pour un ordinateur améliore de 50% son bilan environnemental.
Pour garder son équipement en bon état et fonctionnel, il est important d’installer des antivirus et de réaliser les mises à jour régulières Il est également recommandé de nettoyer les appareils et de protéger les équipements des chocs et des dommages éventuels.
- S’assurant que l’achat ne soit pas systématique.
En effet, la fabrication d’un équipement neuf mobilise en moyenne 50 à 350 fois leur poids en matières premières. Le plus important reste d’éviter de remplacer les équipements numériques inutilement et de privilégier la réparation au remplacement en cas de panne.
Dans plus de 50% des cas, les équipements en fin de vie auraient pu être réparés.
Il est tentant de succomber aux offres promotionnelles et aux publicités mais il est important de toujours s’assurer du besoin avant de passer à l’acte d’achat.
- En identifiant ses besoins et achetant responsable.
Cependant, si le remplacement de l’équipement est indispensable, il est toujours possible d’identifier ses besoins et d’acheter responsable. Le mieux est d’opter pour un produit éco-responsable. Pour ce faire, il est recommandé de regarder attentivement : les conditions de fabrication, matériaux, impact environnemental de la fabrication, recyclable, etc.
Les matériaux utilisés dans la fabrication des équipements numériques sont souvent en quantité minuscule et leur extraction coûte énormément d’énergie et de ressources pour un rendement désastreux. Leur production pèse lourd sur l’environnement. Tout cela à un coût écologique. La destruction des écosystèmes, l’utilisation outrancière de ressources naturelles, la pollution des eaux, des sols et de l’air ou encore la déforestation en sont autant d’exemples…
Par ailleurs, il est préférable de privilégier un produit labellisé : TCO, Numérique responsable, Energy Star, EPEAT… et/ ou possédant un bon score de réparabilité.
Enfin, il est également possible d’acheter d’occasion ou des produits reconditionnés.
2. Le deuxième geste à avoir est celui de trier.
Le flux des déchets d’équipements électriques et électroniques augmente de 2% par an en Europe, avoir le réflexe de trier les déchets s’avère capital.
En effet, 88% des Français changent de téléphone portable alors que l’ancien fonctionne toujours. Ainsi, entre 50 et 100 millions de téléphones dorment dans des tiroirs. Il est possible de revendre les appareils qui ne servent plus (le bon coin, largusmobile.com, rachatdemobile, recycler.fr…) ou de les donner à des ressourceries ou des organismes solidaires : réseaux solidaires, ateliers du bocage, réseau Envie, Emmaus, troCantons…
Il est également possible de rapporter les anciens équipements chez un fabricant ou revendeur pour les appareils de moins de 25 cm ou dans un point de collecte pour ceux de plus 25 cm.
Les déchets doivent être amenés à la déchetterie.
3. Le troisième geste consiste à limiter la consommation énergétique des appareils électriques en :
- Éteignant les appareils lorsqu’ils ne servent pas ou bien les mettre en veille.
- Éteignant sa box internet la nuit ou pendant la journée lors de vos absences.
- Activant le mode économie d’énergie sur ses appareils aussi souvent que cela est possible, et en passant en mode avion lorsque l’appareil ne sert pas mais reste allumé.
- Désactivant les fonctions Wifi, Bluetooth, GPS et la data lors de la non-utilisation de ces derniers.
- Baissant la luminosité de l’écran par défaut.
- Optant pour la bonne connexion : sur PC câble Ethernet en priorité puis wifi. Sur tablette ou smartphone, wifi plutôt que 4G.
- Protégeant les appareils des variations extrêmes de température.
- Fermant les applications une fois utilisées.
4. Choisir d’utiliser Internet sobrement.
Lors de la navigation, cela est rendu possible en :
- Limitant le nombre de programmes ou d’onglets ouverts inutilisés.
- Choisissant son navigateur : Edge et Firefox se valent en termes de consommation d’énergie mais Chrome est plus gourmand.
- Mesurant en temps réel sa consommation grâce l’extension Carbonalyser créée par The Shift project.
- Installant un anti-pub. Les pubs sont consommatrices d’énergie et de bande passante, en plus d’alimenter une logique consumériste.
Lors de la recherche sur Internet, cela est rendu possible en :
- Utilisant plus de mots clés pour diminuer le nombre de résultats et de pages consultées.
- Se rendant directement sur les sites connus plutôt que de chercher les URL sur les moteurs de recherche.
- Mettant en favoris les sites les plus visités.
- Utilisant un moteur de recherche écoresponsable (exemple : Lilo, Ecosia).
- Évitant de stocker inutilement des données : nettoyer régulièrement le cache, les cookies, l’historique, les téléchargements…
Lors du streaming, cela est rendu possible en :
- Empêchant la lecture automatique des vidéos.
- Baissant la résolution des vidéos.
- Favorisant le téléchargement au streaming.
- Écoutant la musique en audio plutôt qu’en vidéo.
5. Lors de l’utilisation de solutions en cloud : production de contenu et le stockage de données en :
- Stockant que le strict nécessaire sur le cloud.
- Nettoyant régulièrement votre drive.
- Choisissant un hébergeur ‘vert’ comme : Infomaniak, GreenGeeks, Kulo, Eco web hosting…
- Supprimant les comptes inutiles.
- Protégeant vos données en empêchant au maximum les sites de collecter vos informations données.
6. Lors de l’utilisation des mails en :
- Limitant l’envoi de mails.
- Transférant les fichiers lourds via une plateforme de partage comme WeTransfer.
- Limitant le nombre de destinataires.
- En allégeant le contenu, optez plutôt pour le format texte.
- Supprimant tous les mails inutiles.
- Se désabonnant des newsletters superflues.
On considère que le taux d’émission de GES lié au numérique est équivalent au secteur aérien en 2023 et pourrait atteindre le taux des émissions liées au parc automobile mondial en 2025.
Mettre en place une politique environnementale vertueuse encadrant la réduction de l’empreinte du numérique devient de plus en urgent. À noter que cette réduction ne s’inscrit pas que dans une spirale de décroissance. Elle induit aussi des gains économiques, en passant de l’usage unique, importé de pays tiers et qui pèse sur notre balance commerciale, à un modèle circulaire et beaucoup plus durable, qui propose des équipements reconditionnés et des solutions de réparation. Les politiques publiques doivent continuer à encourager fortement la création durable de ces emplois.
Une tribune signée Raja TRABELSI – Docteur en impact carbone et environnement – SAASWEDO