Les récentes études ont montré qu’en France, la durée de vie moyenne d’un smartphone est de 23 mois. Garder son équipement 2 ans de plus permet pourtant de réduire près de 50% son empreinte carbone selon l’ADEME.
Sachant que la phase de fabrication est la phase la plus coûteuse en carbone (elle génère à elle seule près de 79% de l’empreinte globale du produit fini), prolonger la durée de vie d’un équipement empêche tout le processus de la fabrication d’un nouveau et préserve les matières premières.
Le plus important c’est d’éviter de remplacer les équipements inutilement et de favoriser la réparation ou l’achat d’occasion. Un smartphone reconditionné est en moyenne 8 fois plus vertueux qu’un smartphone neuf. Ainsi, adopter une stratégie de fin de vie pour les équipements en les reconditionnant, les recyclant ou en les donnant à des associations est prioritaire.
Les « petits gestes » individuels (débrancher ses équipements, vider sa boîte mail, réduire la taille des pièces jointes, privilégier le WiFi plutôt que la 4G / 5G…) sont souvent mis en avant dans les campagnes de sensibilisation en raison de leur accessibilité et de leur effet immédiat mais l’impact réel des équipements numériques neufs sur l’environnement est bien plus important.
Pour changer ce paradigme et promouvoir la sobriété dans l’achat et l’utilisation des équipements numériques, voici quelques stratégies qui pourraient être mises en œuvre :
Éducation et sensibilisation complète
Il est important de continuer à sensibiliser les consommateurs aux impacts environnementaux des équipements numériques. Cela peut se faire en mettant en évidence l’empreinte carbone de leur production, de leur utilisation et de leur élimination. Quelles actions mettre en place ?
- Organiser des ateliers, des webinaires et des conférences pour expliquer en détail l’impact environnemental de la production, de l’utilisation et de l’élimination des équipements numériques neufs.
- Utiliser des études de cas et des données chiffrées pour montrer les différences d’empreinte carbone entre les produits neufs et les produits reconditionnés.
Étiquetage environnemental
Les étiquettes environnementales informent sur l’impact carbone et la durabilité des produits. Elles ont pour objectif de permettre aux acheteurs de prendre des décisions plus éclairées. Que faire ?
- Collaborer avec des organismes de certification environnementale pour développer des normes d’étiquetage claires et compréhensibles qui indiquent l’empreinte carbone, la durabilité et d’autres critères écologiques pertinents.
Incitations économiques
Offrir des avantages fiscaux ou des réductions sur des produits électroniques plus durables ou reconditionnés est également une bonne manière d’encourager les consommateurs à opter pour des choix plus respectueux de l’environnement. Plus concrètement, quelles démarches suivre ?
- Proposer des remises ou des réductions d’impôts pour les achats d’équipements reconditionnés ou pour les appareils économes en énergie.
- Mettre en place des programmes de financement à faible taux d’intérêt pour encourager l’achat d’équipements durables.
Promotion de l’économie circulaire
Encourager l’achat d’équipements reconditionnés ou de seconde main peut réduire la demande de produits neufs et prolonger la durée de vie des appareils. Comment encourager cette initiative ?
- Établir des partenariats avec des entreprises de reconditionnement et des plateformes de vente de produits d’occasion pour promouvoir les options de consommation plus durables.
- Créer des campagnes de sensibilisation pour expliquer les avantages économiques et environnementaux de l’achat de produits reconditionnés.
Réglementations
Les gouvernements peuvent mettre en place des réglementations pour encourager les fabricants à concevoir des produits plus durables et plus faciles à réparer, ainsi qu’à adopter des pratiques de fabrication respectueuses de l’environnement. Comment favoriser cette prise de décision ?
- Introduire des normes minimales de durabilité pour les produits électroniques, comme la durée de vie minimale et la facilité de réparation.
- Imposer des taxes ou des droits sur les produits électroniques neufs avec une empreinte carbone élevée, afin de stimuler la demande pour des produits plus respectueux de l’environnement.
Évolution de la communication
Les campagnes de sensibilisation peuvent également véhiculer des informations sur l’impact majeur de la fabrication d’équipements numériques neufs. Il est essentiel de montrer que la durabilité ne concerne pas seulement les petits gestes quotidiens mais aussi les choix plus larges que nous faisons en tant que consommateurs. Quels axes d’amélioration suivre ?
- Créer des campagnes médiatiques percutantes qui mettent en lumière les conséquences environnementales de la fabrication d’équipements neufs.
- Utiliser des comparaisons visuelles pour illustrer l’impact carbone de l’achat d’un nouvel appareil par rapport à la réparation ou au reconditionnement d’un appareil existant.
Collaboration industrielle
Les entreprises technologiques peuvent jouer un rôle positif en travaillant à la réduction de leur empreinte carbone, en promouvant la réparation plutôt que le remplacement et en adoptant des pratiques commerciales plus durables. Quels leviers actionner ?
- Encourager les entreprises à adopter des pratiques de conception éco-responsables, comme la conception modulaire pour faciliter la réparation et la mise à niveau.
- Mettre en place des partenariats public-privé pour soutenir la recherche et le développement de technologies plus durables.
En combinant ces stratégies (incitations économiques, réglementations appropriées et sensibilisation accrue), il est alors possible de créer un écosystème numérique respectueux.
Cependant, changer de paradigme nécessitera une combinaison d’efforts provenant à la fois des gouvernements, de l’industrie, des organisations environnementales et des consommateurs. Il est crucial de souligner que la transition vers une utilisation numérique plus durable est un effort collectif qui va au-delà des petits gestes individuels.